Ina-Ich "Ina-Ich"
Mis en garde par la pochette choc qui symbolise ce premier album d'Ina-Ich, vous voilà plongé dans l'univers de Kim Thuy, l'écorchée-vive qui s'insurge douze titres durant contre l'emprisonnement, l'enfermement mental et physique. On avait découvert la jeune femme avec le titre "Âme Armée" où derrière une bande-son entre Skunk Anansie et Guano Apes, la demoiselle nous donnait accès aux pensées de deux soldats qui luttent pour leur survie. On croyait alors s'attendre à un album de la même trempe mais c'était mal connaître la jeune femme qui, "armée" d'une formation au piano classique et la rage au ventre qui transpire à chaque mot, nous plonge dans un univers torturé. De là découlent des textes pessimistes où rôde la mort ("Mon Empire", "Au Revoir", naît la haine envers les injustices (le très "lutte des classes" "Sale Crapaud"), les clichés raciaux et difficultés d'intégration dont elle ("Belle Asiatique"), sa famille ("Libre Comme L'Eau") et tant d'autres ont été et sont encore victimes ("Le Train"). Certains textes ont des thèmes plus universels comme "Seul" entre indus et drum'n'bass ou "Crache". Musicalement, on oscille entre Skunk Anansie, Guano Apes ou Tori Amos ("Aime-Moi") avec quelques sonorités orientalisantes histoire de rendre hommage à ses origines asiatiques. Au final, Ina-Ich est un premier album surprenant mais séduisant. Certains seront peut-être un peu exaspérés par les tics de chant de la front-woman assez virulents et proches du hip-hop mais ils passeraient à côté d'un bel album un peu maladroit mais qui fourmille de bonnes idées.
Kronic de Geoffrey - publiée le 15/06/2008
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