Baden Baden "78"

Publié le 10 novembre 2010 par Louis Elegy

Quatuor bien de chez nous comme son nom ne l'indique pas, Baden Baden vient de sortir début novembre son premier E.P. intitulé 78 un peu plus de deux ans après la formation du groupe. Cette première mise en bouche se présente sous la forme de six titres, quatre chantés dans la langue de Shakespeare et deux dans celle de Molière. Comme une invitation au voyage et à la mélancolie à la manière du "1979" des Smashing Pumpkins, "78" nous embarque dans un univers sonore à fort potentiel onirique caractérisé par une mélodie omniprésente qui fait la part belle entre les guitares et les nappes electro. Fortement accrocheur, ce premier titre est une petite pépite comme on en a pas entendu depuis bien longtemps. Un peu décontenaçant au premier abord, les cuivres parsemés ci-et-là s'intègrent parfaitement à l'ensemble et donne au son du groupe une patte toute personnelle. "Anyone", bien que plus classique, déroule des atouts similaires, flirtant allègrement mais sans pillage avec Girls in Hawaii ou Exsonvaldes le temps d'un morceau musicalement riche et efficace. Le passage de l'anglais au français avec "Tout Est Bien" surprend au premier abord, d'autant plus qu'il tranche musicalement avec ses deux prédécesseurs du fait du chant sous effets et du style plus nuancé qui évoque le Kaolin des débuts. Plus accrocheur, "Alice" - qui est également le premier single - s'inscrit dans la veine d'"Anyone" et remet le maxi en rail avant d'embrayer sur les deux derniers titres de l'album. Bien que les morceaux en français soient réussis, le retour de l'anglais est salvateur et replace l'auditeur sur un terrain plus familier. Tandis que "The Book" se pose en suite logique d'"Alice", "TV" vient quant à lui parachever le travail de qualité fourni par le quatuor en se révélant être un autre joyau presque aussi incontournable que "78". A l'écoute de ce premier maxi, beaucoup pourront arguer sur l'influence anglo-saxonne omniprésente ou le choix de chanter dans les deux langues mais ce serait faire fi de la justesse de celui-ci, de la beauté des mélodies concoctées par le groupe et surtout de la qualité de cette première pierre qui place ces Baden Baden dans le haut du panier. Inutile de vous préciser que je suis conquis et que j'espère sincèrement que ces "espoirs" concrétiseront les miens.

Kronic de Geoffrey - publiée le 10/11/2010