Sarah W_ Papsun "Drugstore Montmartre"
Remarqués en première partie de A Place To Bury Strangers en 2009 lors de la soirée Inrocks Indie Club, les six parisiens de Sarah W_ Papsun ont déjà à leur actif un E.P. 4 titres (« Bye bye teacher ») et un vinyle 2 titres (« Pay try »). A paraître le 16 mai prochain chez Rabeat's cage, « Drugstore Montmartre » devrait assoir un peu plus la jolie réputation qu'ils sont en train de créer, dûe en grande partie à leur messe scénique qui, comme Daft Punk, donne l'impression d'entendre un seul et même morceau décliné pendant plus d'une heure. Au menu de ce nouveau maxi, quatre titres joliment troussés dont on imagine déjà les déclinaisons live. « Drugstore Montmartre », le morceau d'ouverture, propose un chant haut-perché glissé dans un écrin electro-pop qui rappelle sur certains plans les français de Cassius mais qui séduit tant par le chant en choeurs, marque de fabrique du groupe semble-t-il, que par cette guitare qui vient tout bousculer en milieu de course. Plus posé en apparence, « Hey Hey » joue la carte du leurre avec une intro marquée par une voix plaintive que viennent contrebalancer les choeurs et l'énergie du refrain. Sur ce titre, on discerne mieux les influences, de Depeche Mode au jeune prodige fRYars et de manière plus générale le goût du groupe pour les sonorités 80's entre indus et electro. Moins calqué sur ses deux prédécesseurs, « Série Culte » est un morceau aux deux tiers instrumental caractérisé par une structure progressive où viennent se superposer successivement différentes couches sonores pour un résultat du plus effet que vient achever un texte répété inlassablement. Passé ce petit « interlude », Sarah W_ Papsun retrouve l'esprit de « Drugstore Montmartre » et de « Hey Hey » sur le titre final « Kids Of Guerilla » même si les couplets sombres sont ici appuyés sur les refrains avec une fois encore ce chant en choeurs qui accentue ici la mélancolie naturelle du morceau. En défenseur devant l'éternel du support physique, je ne peux que louer la beauté du visuel, son imagerie onirique que vient sublimer le choix des couleurs. Suffisamment pop pour séduire un public large, « Drugstore Montmartre » possède toutefois la richesse musicale nécessaire pour séduire un public averti.