Barth "Cuchillo"

Publié le par Louis Elegy

Originaire de Normandie, Barth a tôt fait de quitter le pays des vaches pour s'aventurer dans la musique. Déjà auteur de deux albums parus en 2002 (Essence Of Giraffe) et 2006 (Under The Trampoline), le jeune homme s'était remis au boulot en 2007 afin que sorte en avril dernier ce Cuchillo qui doit son nom à un personnage de western spaghetti que notre jeune auteur, vu la pochette très "aventurière", semble apprécier. Mais parlons plutôt musique et embarquons direction "Saliva On My Apple". Titre d'ouverture de ce nouvel album, il laisse découvrir une voix cassée flottant dans un univers folk peuplé de relents reggae et de cordes qui tirent vers les BO de James Bond. Très acoustique ensuite avec "Global Hero" où Barth nous dévoile le côté modulable de sa voix, une voix qui s'en va flirter avec Nosfell et une guitare acoustique très détendue qui rappelle le "Road Trippin'" des Red Hot. Changement de style avec "Magic Wondermeal" très Badly Drawn Boy dans l'esprit et un peu plus "nerveux" (tout rest relatif) que ses deux prédécesseurs. En trois titres, on remarque déjà la richesse de l'instrumentation et on ne peut que louer le fait que musique et chant aient été mis au même niveau. Une impression renforcée par "Tempête de Singes" qui confirme ce que l'on pensait depuis le début, Barth est un touche-à-tout, un aventurier sonore qui n'hésite pas à faire cohabiter psychédélisme, cuivres et voix en échos. Le voyage se poursuit avec "Dead And Alive" qui sent bon les 60's et où une fois de plus où le sieur joue avec sa voix, elle-même doublée par une grosse voix grave. En dépit de son titre "La Mâchoire Américaine" ne se chante pas en français mais en anglais et ici l'univers sonore se fait soudain plus sombre avec des ambiances très cinématographiques qui font penser aux BO des films de Tarentino. De nouveau, une voix profonde, presque lointaine sur le titre éponyme à la fois lancinant, planant et jazzy. "Oh Darling" prend la relève, la beauté dans son plus simple appareil avec une fois de plus un arrangement de cordes en phase avec le reste et qui fait gagner au morceau un peu d'intensité. "Pretty Countdown" voit notre auteur-compositeur baisser un peu la garde, moins accrocheur, ce sera le seul faux pas de cet album. Comme s'il s'en doutait, le titre suivant, "Customer 5" joue la carte festive et réveille l'auditeur de belle manière. En guise de final, "Dogs Slip Away" psyché et un peu théâtral qui joue la carte The Coral,  "Doggy Fight" avec son jeu de guitares syncopés évoque Joseph Arthur et enfin "Omaha Boy" où règne une tension autant dans la guitare que dans les choeux étranges. Vous l'aurez compris assurément, Cuchillo est un album riche en bonnes idées, riche musicalement et tout simplement incontournable que vous irez ranger quelque part entre The Coral, Nosfell et Faris Nourallah.


Kronic de Geoffrey - publiée le 01/10/2008

 

© DR

 

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Publié dans CD - LP - EP

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