Toute une vie et un soir de Anne Griffin

Publié le par Louis

Toute une vie et un soir de Anne Griffin

ISBN : 241301750X 

Éditeur : Delcourt Littérature

Publication : 03/04/2019

Lorsque Babelio m'a proposé de lire le premier roman d'Anne Griffin dans le cadre d'un Masse Critique privilégié, je me suis immédiatement senti enthousiaste, et ce, pour plusieurs raisons. La première d'entre elles tient à la nationalité de l'autrice, irlandaise, que je voyais déjà comme la promesse de retrouver ce pays que j'aime tant. La deuxième repose sur la réputation de l'éditeur dont je connais et apprécie particulièrement le travail dans le secteur de la bande-dessinée. Enfin, la troisième et dernière, le simple fait que l'on me propose un roman suffit à aiguiser ma curiosité (je ne refuse jamais un Service Presse).

J'étais donc dans de bonnes dispositions pour me lancer dans cette lecture et pourtant, un peu moins de 300 pages plus tard, disons-le d'emblée, "Toute une vie et un soir" n'a pas tenu toutes ses promesses. La faute, à mes yeux, à Maurice. Cela vient peut-être de moi, mais il m'a fallu plusieurs dizaines de pages avant de commencer à apprécier le narrateur et porteur de toasts de ce roman. Pendant une bonne partie du roman, je dois avouer que je l'ai même trouvé plutôt antipathique, bourru. Anne Griffin dénoue pourtant avec habileté les noeuds embrouillés de sa psyché mais rien à faire, je n'ai su me départir complètement de cette réserve qui, heureusement, a plutôt eu tendance à s'atténuer. Parce que voilà, malgré Maurice, difficile de ne pas être touché par cette vie, par ces toasts. Difficile de ne pas sentir l'émotion monter lorsqu'il évoque les disparitions de son frère Tony et de sa fille. Difficile également de ne pas être intrigué par cette famille Dollard aux lourds secrets. Difficile enfin de ne pas être impressionné par la qualité de la construction que l'on redoute au début, mais dont on loue finalement la complémentarité qu'elle apporte à l'histoire.

Il y aurait sans doute aussi à redire sur le toast réservé à Sadie, trop court, trop avare en anecdotes même si au final le fait que l'on en redemande suppose que le charme opère. Au-delà des personnages, Anne Griffin dresse un portrait de l'Irlande, évoque l'évolution de son pays dont elle convoque l'âme pour mieux en souligner les turpitudes. A travers Maurice Hannigan, son parcours, son regard sur les avancées techniques, sur l'évolution des rapports humains, l'autrice s'interroge sur nos sociétés et donne, l'air de rien, un supplément d'âme à son oeuvre naissante.

Comme je le dis plus haut, "Toute une vie et un soir" ne m'a pas convaincu autant que je l'aurais souhaité, mais je ne peux nier l'intérêt que suscite déjà chez moi l'idée de lire ses prochains romans.

Un grand merci à Babelio ainsi qu'aux éditions Delcourt pour ce Masse Critique privilégié.

Publié dans Livres

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